Analysant ou analysé ?
Un patient est celui qui souffre. Les psychanalystes utilisent ce mot. Le mot « client » renvoie à une simple transaction commerciale. Mais le terme « analysé » conviendrait mieux : le psychanalyste analyse la psyché, le patient est donc analysé.
Mais le terme « analysé » renvoie à un soin que prodiguerait l’analyste sans tenir compte du fait que c’est le patient qui s’analyse lui-même, au final. Il est son propre médecin : il est son soignant, son analysant, terme forgé par Lacan.
L’analyste a donc affaire à un analysé, selon la psychanalyse freudienne, ou à un analysant selon la psychanalyse lacanienne.
Pour Lacan, on parle bien du tandem analysant-analyste. L’analysant, est « en cours » de compréhension de lui-même (la terminologie en -ant renvoyant à cette action en cours) et l’analyste sait analyser, c’est son métier. L’analyste analyse avec son savoir. L’analysant analyse avec un savoir inconscient. Lacan le nomme « sujet-supposé-savoir », et cette supposition permet à l’analysant de se libérer, de donner de la matière à l’analyste alors qu’il ne se la donne qu’à lui-même.
[…] L’analyste peut être tour à tour support symbolique de plusieurs personnes. […]